avril 24, 2024

Cameroun business Forum : Le secteur privé déballe ses difficultés

Cameroun business Forum : Le secteur privé déballe ses difficultés

La 10ème édition  du Cameroun Business Forum (Cbf) qui vient de se tenir dans la ville de Douala ce lundi 18 mars, a été l’occasion pour le secteur privé de revenir sur les pesanteurs qui coincent le climat des affaires au Cameroun.
Les entreprises Camerounaises payent déjà le prix fort de la crise anglophone.  A cette crise s’ajoute, la pénurie des devises qui se manifeste par un ralentissement important des transferts, des lourdeurs administratives, la corruption et une fiscalité peu favorable pour les créateurs de richesses.  Pour cette autre édition du Cbf qui avait pour thème : « émergence et développement de l’investissement privé au Cameroun », les acteurs du secteur privé ne sont pas passés par quatre chemins pour relever non seulement les couacs du climat des affaires, mais également élaborer  les démarches sans lesquelles, l’on ne saurait parler de l’émergence.  Des craintes du patronat longuement évoquées par Celestin Tawamba dans son discours de circonstance.  Il relève clairement qu’il n’y a pas d’émergence sans  investissement. « Le taux d’investissement est projeté dans le DSCE à 23% en 2020 puis 30% en 2025. Or il stagne depuis 2015 autour de 22%.  Le Cameroun  depuis 2015 autour de 22%. Le Cameroun a donc du mal à attirer davantage d’investissements privé », déplore le président du Gicam.  D’après le patronat, plusieurs conditions sont à remplir si le Cameroun veut être émergent : « pour retrouver le sentier de la vision 2035, il va falloir gagner 7 points de Pib à l’horizon  2025, soit en moyenne 600 milliards de Fcfa d’investissements supplémentaires chaque année  par rapport à l’année précédente. Il s’agit de passer de 4800 milliards de Fcfa actuels à une moyenne de 7000 milliards de Fcfa sur les sept prochaines années », ajoute Celestin Tawamba. Il est également urgent d’abaisser le coût de l’investissement, réduire les risques et renforcer les capacités.  Un autre aspect qui coince, la fiscalité. Sur ce point, les chefs d’entreprises pensent qu’il s’agit d’un véritable goulot d’étranglement : «  outre la taxation sur la base du chiffre d’affaires qu’aucun investisseur au ne peut comprendre, les griefs sont suffisamment nombreux pour qu’enfin nous décidions de mettre la fiscalité  au service du développement. Une fiscalité qui garantit à l’Etat des ressources suffisantes pour l’exercice de ses missions régaliennes, sans pour  autant obérer la compétitivité des entreprises », s’indigne le président du Gicam.
Changer de paradigme au niveau du Gouvernement 
 Si ces  remarques du secteur  constituent un véritable frein pour le  développement économique du Cameroun, le Cbf se positionne comme une plateforme d’échange entre le secteur privé et public.  Pour cette première édition version Joseph Dion Ngute,  il ressort qu’il est urgent  de « changer de paradigme au niveau du Gouvernement ».  Cette  édition a été marquée par les travaux en atelier.  Quatre ateliers au total : l’émergence et le défi de l’industrialisation, quelle politique  fiscale pour l’émergence du Cameroun, quelle stratégie import-export  pour l’émergence et la définition de la feuille de route doieng business 2019. Des différents travaux, on retient globalement que le Cameroun doit adopter une fiscalité efficiente et  réguler le commerce extérieur. Alors que la tendance économique n’est pas  bonne, en raison d’un faible taux d’importation, la question de l’accompagnement du secteur privé pour le développement du tissu économique local est une préoccupation majeure. Toutefois le Cameroun  devra se libérer des importations des denrées, développer les infrastructures   et  notamment appuyer le commerce local.
Par : Lucienne Wouassi

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